Vacances
VACANCES SCOLAIRES.
«
Nous ne laisserons (sic) pas Chatel réduire les vacances d’été », «
pour que Sarko ne nous enlève pas un mois de vacances »… En termes
souvent moins châtiés, parfois quasi illisibles en langage SMS,
l’espace virtuel a répandu un incroyable buzz, qui a déjà fait
dégringoler plusieurs centaines de collégiens de leurs classes à
travers la France,
tenter des blocus et lancer quelques défilés impromptus dans les rues
de Cahors ou d’Evreux, du Val-d’Oise lundi ou du Vaucluse hier.
Un invraisemblable feu de paille, parti sur une rumeur après l’annonce par le ministre de l’Education, le mois dernier, du lancement d’un débat national sur le rythme scolaire des élèves français. Un débat réclamé de longue date par les scientifiques et les parents.
Un rythme à revoir
Les élèves français travaillent trop et de façon beaucoup trop
concentrée dans le temps. En 35 semaines seulement, contre 38 chez les
petits Finlandais, réputés premiers de la classe, l’élève français
ingurgite 914 heures de cours
(777 pour ses camarades scandinaves). Le tout pour un résultat loin
d’être brillant, ni en termes de réussite ni de bien-être. Lors des
tables rondes menées pour la deuxième mouture de la réforme du lycée en
2009, les lycéens se plaignaient d’ailleurs de semaines de cours
dépassant les 35 heures de leurs parents. Dès le primaire, les journées
de classe, de 8 h 30 à 16 h 30, sont un marathon épuisant. Néfaste pour
la santé des enfants : en janvier, l’Académie de médecine a tiré le signal d’alarme sur cet aspect médical.
Pour remédier au calendrier actuel, il faudra effectivement revoir
l’organisation des vacances. Celles d’été aussi ? Luc Chatel a juste
indiqué qu’il n’écartait pas cette hypothèse, tandis qu’une mission
parlementaire sur les rythmes scolaires doit rendre, d’ici à fin juin,
ses conclusions sur le sujet. Il n’en a pas fallu plus pour que tout
parte comme une fusée. A l’UNL, organisation lycéenne majoritaire, on
en tombe de l’armoire : le débat, on entend bien y participer, mais on
enjoint surtout les délégués à bien baliser l’information dans les
lycées. « Un mois de vacances l’été, il n’en a jamais été question ! »
s’étonne le président de l’UNL, Antoine Evenou, qui n’exclut pas l’idée
« d’une blague lancée par texto. Ça s’est déjà vu pendant la
mobilisation contre Darcos en 2008 », soupire-t-il.
Dimanche, c’est Facebook qui a donné le la ,
via l’un des deux groupes nés sur le site communautaire mi-avril, «
contre la réduction des vacances d’été » et forts de quelque 800 « fans
». « Fais passer à tous tes contacts », précisait le message de 18 h 56
invitant au « blocus de tous les collèges et lycées à partir du
lendemain.
» Lundi, 400 lycéens ont répondu au tam-tam à Evreux. Pour ramener le
calme dans le Val-d’Oise, lundi et hier les inspecteurs du rectorat,
qui se refuse à dramatiser, ont quand même sensibilisé les chefs
d’établissement pour qu’ils fassent la tournée des classes. Histoire de
rappeler qu’une info par texto n’est pas parole d’Evangile.
source le Parisien